Sur la pensée du philosophe Panétius inscrite au livre II du traité Des Devoirs par laquelle il exhorte les hommes à être en toute occasion attentifs et disposés à se protéger contre les offenses.
On lisait le deuxième des trois livres célèbres du philosophe Panétius Sur les Devoirs que Cicéron a imités avec beaucoup de soin et beaucoup de travail. Là se trouvent inscrits maints préceptes menant à une conduite sage et un en particulier qu’on doit avoir dans le cœur et qui doit y rester fixe. En voici à peu près le sens : « La vie des hommes qui passent leur temps au milieu des affaires et veulent être utiles à eux mêmes et aux leurs, comporte continuellement et presque chaque jour des ennuis et des dangers soudains. Pour s’en prémunir et les écarter il faut avoir l’esprit toujours en éveil et tendu comme celui des athlètes qu’on appelle pancratiastes.
Car de même que ceux-ci dès qu’ils ont été appelés au combat se tiennent debout les bras jetés haut en avant et défendent leur tête et leur visage comme d’un rempart par l’opposition de leurs mains, et tous leurs membres avant que la bataille se soit ébranlée sont en garde pour éviter les coups ou disposés à en porter : de même le cœur et l’esprit de l’homme avisé doivent être prévoyants en toute circonstance et à tout moment à l’égard de la violence et des agressions des offenses, dressés, la tête haute, fortifiés solidement, disponibles, n’abaissant jamais les paupières, ne détournant jamais leur regard, portant en avant comme des bras et des mains leurs résolutions et leurs réflexions contre les coups de la fortune et les pièges des gens iniques pour qu’en aucun cas ne se déchaîne à l’improviste une attaque de face sans que nous soyons prêts et protégés. »
Source : Aulu-Gelle - Les Nuits attiques, livre XIII, XXVIII