Plutarque – Comment on peut s’apercevoir que l’on avance dans la vertu

Plus le profit personnel qu’on a tiré de la philosophie est grand, plus on souffre de tout ce qu’on a laissé. Assez proche de ce signe là — c’est en fait le même, ou presque —, il y a le très vieux moyen de reconnaître le progrès qu’indique Hésiode : la route ne grimpe plus autant, elle n’est plus trop escarpée, elle est facile, plate et sans problèmes, comme aplanie par l’exercice — on dirait qu’elle crée, dans l’acte même de philosopher, une éclatante lumière avec les blocages, erreurs et revirements que connaissent au début les apprentis philosophes, comme tous ceux qui quittent une terre connue sans voir encore celle vers laquelle ils naviguent. Ayant abandonnés le commun et l’habituel avant de connaitre et de prendre le meilleur, les voici égarés entre les deux, et ils reviennent souvent sur leur pas.

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