Règne de l’impératrice perse Pourândokht

Il y avait une jeune fille, Pourân de nom, étant femme, on eut une rude situation,
Pourtant sur le beau trône doré on l’assit, les grands la couvrirent de pierreries,
Cette Pourândokht aussitôt vint déclarer : je ne ferai rien pour rompre l’assemblée,
Pour qui est pauvre, je viderai mon trésor, il deviendra riche grâce à mes efforts,
Sur cette terre, tout le monde sera heureux, c’est mon état qui serait malheureux,
Je bannirai de ce pays les êtres maléfiques, je régnerai selon les us des rois antiques.
Elle chercha des traces de Pirouz Khosrow, quelqu’un de droit la renseigna bientôt,
Dès que cette information lui fut arrivée, elle choisit un des illustres de l’armée,
On mit Pirouz Khosrow en sa présence, elle dit : Ô homme avide de vengeance,
Tu vas payer les crimes que tu as commis, comme le mérite un ignoble bandit,
Tu trouveras bientôt un juste châtiment, de tes membres je ferai couler le sang.
De l’écurie on amena un fringant destrier, un cheval qui n’avait pas été dressé,
Il fut attaché sur l’étalon, telle une pierre, le licou passé au cou, passant par derrière,
Cette jeune monture, dépourvue de selle, fut menée à l’arène, par cette demoiselle,
Elle y envoya aussi quelques cavaliers, avec, au pommeau, un lasso enroulé,
Pour voir comment Pirouz se comportait, de temps en temps ils le bousculaient,
Il roulait alors sur le sol, en convulsions, tandis qu’on acclamait le brave étalon
Jusqu’à ce qu’il eût la peau toute déchirée, et que peu à peu le sang se fût écoulé,
À la fin il rendit son âme misérablement, où est le juste si on agit injustement ?
Cette femme régna avec grande douceur, le vent céleste n’apporta nul malheur,
Puis lorsque six mois furent ainsi passés, le fil de sa vie fut brusquement coupé,
Elle fut malade sept mois puis elle mourut, avec elle le nom de la bonté disparut,
Le ciel qui tourne impose la loi du destin, il dirige toute chose, nous n’y pouvons rien.