Callinos d’Éphèse – Le défi de la guerre

Jusqu’à quand donc dormirez-vous ? Quand prendrez-vous courage,
Jeunes hommes ? Vous vous laissez bien trop aller !
Ne rougissez-vous pas devant vos voisins ? Vous croyez
Vivre en paix, mais la guerre atteint tout le pays.
(…)
Que chacun en mourant lance ses derniers traits !
L’honneur et la beauté, pour un soldat, c’est de se battre
Pour son pays, sa femme et ses propres enfants,
Contre ses ennemis. La mort ne surviendra que lorsque
Les Moires trancheront. Que chacun marche droit !
Qu’il tienne haut sa lance et garde sous son bouclier
Son cœur vaillant, dès que commence la mêlée !
Car le destin ne permet pas à l’homme d’éviter
La mort, fût-il issu d’ancêtres immortels.
Souvent, s’il échappe au carnage et au fracas des armes,
C’est rentré au logis que la mort doit l’atteindre ;
Alors, dans son pays, il n’est aimé ni regretté.
L’autre, on le pleure, humbles et forts, s’il est tombé ;
Le peuple entier regrette d’un soldat vaillant la mort,
Mais s’il vit, on l’honore tel un demi-dieu ;
Car on le considère à l’égal d’un bastion ; tout seul,
Il accomplit des actes comptant pour beaucoup.